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Vieillir, est-ce déprimant ? Age et dépression, le miroir brisé.

 

Ce sujet, comme tous ceux abordés dans ce blog, correspond aux interrogations les plus présentes dans les échanges avec vous. Pourquoi est-ce que vieillir semble si naturel et fluide pour certains, et laborieux pour d’autres ? Peut-être faites-vous partie de ces personnes qui voient chaque année supplémentaire tomber comme un couperet, qui louchent sur leurs rides et leur petit ventre, leur peau moins ferme… Il y a les détails prosaïques, ceux que vous notez avec un soupir. Et puis il y a ce moment où tout semble s’effondrer, car il ne s’agit plus de détails. Pertes, deuils, frustrations, corps qui lâche… Prendre de l’âge, c’est aussi des renoncements.
Vieillir peut-il rendre dépressif ? D’où vient ce sentiment de mal-être que vous ressentez peut-être ? Comment adoucir ce parcours à travers les années ?

 

Vieillir, est-ce déprimant ? Age et dépression, le miroir brisé.

1.  « J’ai pris un coup de vieux » : le miroir brisé.

 

Prendre un coup de vieux, ce n’est décidément pas une expression flatteuse. On retrouve l’idée de couperet évoquée plus tôt, une forme de choc. Et finalement, personne n’est concerné par la vieillesse. Jusqu’à ce qu’elle vous tombe dessus. Encore une collision.
Ce sentiment que ça arrive sans crier gare, il peut-être inattendu. Et c’est un constat qui est très différent pour chaque individu : il correspond à un sentiment subjectif de ce qu’est la vieillesse.


Pour certains, les paliers franchis viennent l’installer progressivement : devenir grand-parent, prendre sa retraite, perdre des proches, voir passer une décennie supplémentaire…


Pour d’autres, cela se joue autour du corps, de la santé, de la condition physique. Il n’est pas anodin de se voir vieillir, parfois avoir l’impression de se dégrader, d’en perdre, de ne plus pouvoir accomplir autant qu’avant, de renoncer à des loisirs agréables faute de forme physique.  Le miroir vient alors souligner ce temps qui passe, ce qui a été et ne sera plus. Certains se regardent alors dans un miroir brisé, déformé : leur estime d’eux-mêmes, leur image de soi, leurs ressources, tout semble affecté pour le pire.

 

Face à ces constats qui apparaissent comme négatifs, une émotion peut venir tout envahir : c’est la peur. Peur de vieillir, de perdre, d’être isolé, de ne plus se souvenir, de ne plus y arriver. Et bien sûr, peur de mourir. Cette finitude humaine qui semblait si loin se rapproche doucement.

 

2. Affronter le temps qui passe.

 

Dans le rapport aux difficultés, nous ne sommes pas tous égaux. Mais nous allons tous mobiliser deux choses :

 

- des mécanismes de défense

 

- des capacités d’adaptation

 

En effet, les changements extérieurs créent du stress, qui entraine un déséquilibre intérieur. Tout psychisme humain recherche l’homéostasie, autrement l’équilibre qui lui sera le plus confortable. C’est donc quand vous sentez que ça ne va plus, que vous mobilisez vos capacités d’adaptation : ce sont vos réactions. Le fait d’être en ce moment en train de lire cet article fait peut-être partie des processus que vous mettez en place pour comprendre ce qui vous arrive : vous cherchez des informations.

 

Différents mécanismes de protection peuvent donc être mis en place :

 

- Le déni : « il ne se passe rien, tout va bien », « vous n’êtes pas vieux », « l’âge, c’est dans la tête »… Ces phrases sonnent-elles familières ? Le déni, c’est faire comme si de rien n’était, et c’est la première phase d’un processus de deuil. Ce déni peut être transitoire, ce qui est une étape normale du renoncement à la jeunesse, mais il peut aussi perdurer, de manière pathologique. Les personnes en quête d’une jeunesse éternelle sont dans le déni, par exemple. L’évolution normale de tout être humain n’est pas acceptée.

 

 

- La colère, l’agressivité : Vous connaissez cette émotion de la colère, la contrariété et la rage en sont les deux extrémités. La colère peut entrainer de l’agressivité, c’est une émotion « chien de garde ». Elle vient poser vos limites et aboie pour ne pas qu’elles soient dépassées. Là où parfois, vous pouvez avoir l’impression que ces limites sont franchies depuis longtemps et que « trop c’est trop », en tout cas plus que vous ne vous en sentez capable de supporter. Attention toutefois à ce que cette agressivité ne soit pas dirigée contre les mauvaises personnes, qu’il s’agisse de vos proches ou de vous-même.

 

 

- La peur : l’appréhension, la crainte, la terreur en sont des dérivés. Nous l’avons évoquée, elle surgit face au temps qui passe et à ses effets sur vous. Peut-être avez-vous peur de ne plus être capable ? De ne pas avoir accompli ce que vous souhaitiez ? Ou gardez-vous des regrets, des non-dits à des personnes qui sont déjà parties ? Comme toutes les émotions, la peur a une fonction, elle vous permet de réagir. En ressentant de la peur, vous vous mobilisez pour affronter la situation, soit en prenant la fuite, lorsque le danger est trop grand, soit en affrontant, via la défense ou l’attaque. Pas facile toutefois de savoir comment attaquer l’âge qui avance, pas vrai ? C’est ce qui peut expliquer une montée de défaitisme, de l’impuissance, et un lâcher-prise. C’est ce qui peut transformer un simple stress en anxiété, de la tristesse en dépression.

 

 

- Le marchandage : c’est une sorte de négociation qui s’entame, entre Dieu et vous, entre vous et vous-même… Vous pourriez avoir l’idée que si vous faites suffisamment de sport, vous ne vous apercevrez plus que vous vieillissez. C’est le marchandage : si… alors… Certaines négociations sont réalistes, d’autres moins.

 

 

- La nostalgie, le passéisme : La nostalgie, cet amour de ce qui était. Le risque est alors de ne plus se sentir bien dans le présent, de redouter le futur, et de se cantonner aux souvenirs qui restent. Tous les changements liés au présent ne peuvent alors pas être perçus comme positifs, ils sont même parfois rejetés. L’arrivée d’internet et des nouvelles technologies peuvent être identifiés comme des fauteurs de trouble, qui entravent la communication. Ils permettent aussi de publier des blogs traitant de nombreuses questions, n’est-ce pas ?

 

 

Jusqu’à la dépression…

Ces mécanismes de protection peuvent vous préserver, mais ils peuvent aussi vous amener jusqu’à la dépression. La douleur morale que vous ressentez ne cède pas au réconfort. Il n’y a plus de petits plaisirs, une perte d’intérêt générale, une perte d’élan vital (plus de motivation pour rien). C’est alors encore plus difficile de prendre des initiatives.

 

3. La résilience : rebondir !

 

La résilience c’est à la fois :

 

- réagir

 

- s’adapter, avec des solutions alternatives

 

- continuer à se développer

 

 

Comment ?

 

D’abord, en agissant sur le problème : l’anticiper, le rationaliser, réduire ses exigences, transformer le problème, se renseigner et faire d’autres expériences, contourner le problème via des alternatives.

 

Ensuite, en agissant sur les émotions, pour réduire la détresse associée à ce moment de votre vie. L’humour et l’autodérision sont des outils précieux.

Il s’agit de ne pas prendre de décision hâtive, mais de murir les choses, de prendre le temps de décider de ce qui vous sera le plus bénéfique. Et enfin, de ne pas y penser. Non pas dans une logique de déni, comme décrite précédemment, mais plutôt en ne faisant pas de cette problématique un élément central de votre vie. Oui, vous vieillissez, moi aussi, chacun de nous. Mais mettre cette préoccupation au centre de vos pensées n’arrête en rien le cours des choses, et peut véhiculer de l’anxiété. Vous avez votre âge, mais vous êtes bien d’autres choses.

 

Enfin, en agissant sur votre environnement. Pour nombres d’entre vous, il est important de vous sentir utile et valorisé. Cela peut passer par le fait de donner, d’apprendre, de transmettre, d’aider, d’accompagner, de créer…
Et tous ces verbes impliquent d’être en lien avec l’autre. Car oui, la solitude est un facteur de risque important dans la dépression, il est donc primordial que vous vous entouriez.

L’exercice physique, l’alimentation, le sommeil sont des facteurs protecteurs.

Ils correspondent à vos besoins de base, et ils sont essentiels à votre bien-être physique et psychique.

Prenez soin de vous.

 Vous pouvez consulter la page Dépression de mon site, qui présente les ressentis fréquents lors de la dépression.
Et n’hésitez pas à partager des moments, avec vos proches ou à demander de l’aide, à un professionnel ;
Je reste disponible via la page Contact de mon site pour toute question,
et si vous avez besoin d’être accompagné sur ce chemin de la résilience.

 


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