J’ai besoin de solitude, mais je me sens seul

Est-ce que parfois, vous avez envie de voir du monde… mais rien que l’idée de sortir vous épuise ?
Vous vous dites parfois que vous préférez être seul, mais au fond, vous ne vous sentez pas vraiment entouré

Peut-être que vous ressentez ce paradoxe étrange : avoir besoin de solitude… et souffrir de se sentir seul.

Besoin de solitude et sensation d'être seul.

Quand le silence devient vital

 

Il y a des jours où l’on n’en peut plus : trop de conversations, trop d’attentes, trop de monde.
On rêve d’un moment rien qu’à soi, de silence, de paix.

Ce besoin de solitude n’est ni égoïste, ni anormal. C’est souvent une réaction saine à une surcharge émotionnelle ou mentale. Ce besoin de repli permet un recentrage.

Certaines personnes ont une batterie sociale plus aisément déchargée. Elles se vident en parlant, en écoutant, en souriant. Et elles se rechargent dans le calme, le retrait, parfois même dans l’ennui.

 

Mais voilà : parfois, ce retrait vital se transforme en isolement douloureux. Et on se retrouve avec ce sentiment flou, mais pesant… d’être seul, même quand c’est nous qui avons fermé la porte.

 

 

Solitude choisie vs solitude subie

Avez-vous déjà regardé votre téléphone, en espérant qu’un message arrive… tout en sachant que vous ne répondrez probablement pas ?

 

Il y a une différence entre être seul… et se sentir seul. C'est aussi ce qui différencie solitude et isolement.

Ce qui complique tout, c’est quand on veut deux choses qui semblent contradictoires :

  • être tranquille et exister pour quelqu’un,
  • prendre de la distance sans être oublié,
  • rester seul sans se sentir abandonné.

Ce n’est pas une contradiction, c’est une demande émotionnelle très humaine, mais difficile à exprimer : 

« Laisse-moi respirer, mais ne t'éloigne pas trop non plus. »
« J’ai besoin d’espace, mais je veux sentir que tu penses à moi. »
« Ne m’appelle pas… mais envoie-moi un petit mot. »

Le piège de l’auto-exclusion

À force de s’éloigner pour se préserver, on se rend parfois invisible aux yeux des autres. Et plus on se sent invisible, plus on s’enfonce dans le silence.

 

Certaines personnes finissent par se convaincre qu’elles sont « trop » : trop sensibles, trop bizarres, trop repliées.

 

Alors elles se blindent. Elles disent : « Moi, de toute façon, je suis mieux seul. » « Les gens me fatiguent. » « J’ai pas besoin d’aide. »

 

Mais derrière cette carapace, il y a souvent un fort besoin d’amour, même s'il est discret ou enfoui.
Nous avons tous besoin de lien, de sécurité, d’être accueilli tel qu’on est, sans devoir s’expliquer.

Comment sortir de l’hyper-indépendance ?

Ce paradoxe est fréquent chez :

  • les personnes "hypersensibles", à fleur de peau, rapidement impactées par le regard ou les propos de leur entourage

  • ceux qui font une large place à l'introspection, à la solitude (et qui aiment bien être en leur propre compagnie !)

  • les personnes qui ont connu des expériences de rejet, d’exclusion ou d’incompréhension

  • celles et ceux qui se sentent épuisés émotionnellement (burn-out, surcharge mentale, charge parentale…)

  • les expatriés, les aidants, les profils très empathiques qui n’ont plus de sas pour décompresser

 

C’est aussi un signe possible d’un état dépressif masqué ou d’une fatigue psychique qui ne dit pas son nom.

Et maintenant, on fait quoi ?

 

D’abord : ne plus culpabiliser. Ce que vous ressentez n’est pas un caprice ou un défaut de caractère.
Il s'agit d'ambivalence, car nous sommes tous porteurs de besoins et de priorités qui semblent parfois incompatibles.

 

Ensuite, quelques pistes :

  • Offrez-vous des moments de solitude, que vous pouvez ritualiser (éteindre, écrire, marcher, respirer)

  • Repérez les personnes avec qui vous pouvez être vous-même, sans masque ni performance

  • N’attendez pas toujours d’aller bien pour revenir vers les autres

  • Osez envoyer des messages simples, même sans texte : un emoji, une photo, un « coucou »

Et si vous ne trouvez pas les mots, vous pouvez aussi dire simplement :

« Je m’isole un peu, mais je suis là ! »

 

Ce n’est pas parce que vous avez besoin d’être seul… que vous devez rester seul.

 

 

J'espère que cet article vous a aidé à mieux comprendre ce tiraillement interne entre solitude et isolement

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