Vous avez le sentiment d'être une mauvaise mère ? Vous venez d'accoucher, et alors que vous pensiez vous sentir très heureuse vous voyez tout en noir ? Vous avez du mal à connecter avec votre enfant et vous vous sentez plus fatiguée que réjouie de cette maternité toute neuve ?
Le baby blues, ce sentiment de tristesse et d'anxiété qui peut suivre un accouchement, est extrêmement fréquent, et touche une immense majorité de femmes après la naissance de leur enfant.
Mais à partir de quel moment peut-on parler de dépression post-partum ?
C'est ce que nous allons voir dans cet article où je vais m'attacher à vous donner quelques repères pour que vous puissiez reconnaître votre ressenti quotidien, ou vous permettre au contraire de remettre les choses à leur juste place.
Nous allons aussi réfléchir aux causes possibles de la dépression post-partum et voir ce que l'on peut faire lorsqu'on se sent extrêmement mal des semaines après avoir accouché.
Vous l'avez compris, cet article concerne les jeunes mamans. Mais il peut aussi vous alerter si vous êtes jeune papa, parents ou entourage d'une femme qui semble avoir énormément de mal à se remettre de son accouchement et qui profite très difficilement des moments avec son bébé tellement les choses sont douloureuses au quotidien.
Souffrez-vous de dépression post-partum ? Repérez les signes.
Qu'est-ce que la dépression post-partum ?
C'est le fait de souffrir d'un épisode dépressif ou d'une dépression majeure après avoir donné naissance à son enfant. La dépression post-partum n'est pas rare, elle touche de 75 à 100 000 femmes par an en France. Et ces chiffres sont probablement peu représentatifs de la réalité, car la dépression post-partum est sous-diagnostiquée. Alors bien sûr, vous n'êtes pas la seule à souffrir de ces ressentis douloureux alors que vous pensiez nager dans le bonheur.
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
Les symptômes que nous allons voir ici ne remplacent évidemment pas un diagnostic auprès d'un professionnel de la santé mentale, qu'il s'agisse d'un psychiatre ou d'un psychologue. Mais cela va vous permettre d'avoir un premier aperçu des symptômes les plus fréquents lors d'une dépression post-partum.
''Pourquoi moi ?'' se demandent les jeunes mamans.
De nombreuses mamans qui se sentent très mal après l'accouchement ont l'impression que c'est de leur faute si elles sont affectées comme cela. Il est important que vous compreniez que ces ressentis qui sont les vôtres aujourd'hui sont extrêmement communs. Et cela ne veut pas dire que vous n'êtes pas capable ou moins forte qu'une autre.
- D'abord, la chute des hormones. Après l'accouchement, l'oestrogène et la progestérone descendent brusquement et cela peut affecter votre humeur. Et oui, les hormones ont un impact sur nos vies ! C'est un phénomène bien connu de toutes les femmes, et même si cela vient irriter la corde féministe de certaines, c'est la réalité de notre biologie humaine. Les fluctuations de nos hormones vont affecter notre moral et impacter notre humeur.
- L'éventuelle perte de sang et une tension basse peuvent impacter votre sensation de fatigue. Vous avez à affronter des tâches qui épuiseraient n'importe qui. Vous devez vous réveiller la nuit, changer votre rythme, votre corps a porté un enfant et lui a donné naissance, et peut-être allaitez vous votre bébé... Tout cela peut venir ajouter à la lassitude.
- Des facteurs émotionnels peuvent s'ajouter à tout cela. Être enceinte a pu générer de l'excitation, de l'anxiété, de l'appréhension ou une grande sensation de bien-être. L'accouchement et les semaines qui suivent la naissance de votre bébé véhiculent énormément d'états émotionnels également. Peut-être que cela fait écho à certaines croyances ou certaines représentations que vous aviez et qui sont en train d'être chamboulées ? Peut-être aussi que les questionnements qui sont les vôtres aujourd'hui peuvent être très envahissants et vous polluer ? Lorsqu'il vous est difficile d'élaborer et de digérer tout ce qu'il est en train de se passer pour vous, vous pouvez entrer dans des cycles de ruminations qui ne vont pas vous permettre de vous remettre au mieux de votre accouchement.
- On en parle peu car cela semble évident, mais l'arrivée d'un bébé implique de grands changements de vie. Il y a beaucoup à affronter, entre les questions financières, la pression éventuelle de l'entourage, le remaniement de votre fonctionnement de couple, l'aisance ou la difficulté à partager les tâches et les émotions avec votre partenaire, le fait peut-être aussi d'avoir d'autres enfants avant ce nouveau bébé et de devoir gérer toute la famille. Cela fait beaucoup et cela peut entraîner un épuisement. Ce n'est pas parce que vous aviez prévu quelque chose que cela le rend beaucoup plus facile à affronter. Parfois quand c'est trop, c'est trop. Vos ressources existent mais elles ne sont pas infinies. Il est donc normal parfois de craquer.
Que faire si vous n'allez pas mieux avec le temps ?
''Je suis une mère horrible. Je me sens en échec. Je n'ai pas été capable d'accoucher par voie basse et on a dû me faire une césarienne. Je rate vraiment tout ce que je fais. Cet enfant n'a pas de chance d'avoir une mère comme moi. Mon mari devait se dire que j'affronterais bien mieux les choses que ça. Ma mère ne comprend pas pourquoi je me sens débordée à ce point. J'ai vraiment un problème. Je suis une mauvaise personne. Je ne suis pas faite pour être mère.''...
Ces phrases sont particulièrement dures de la part de celle qui les énonce n'est-ce pas ? C'est pourtant un échantillon plutôt représentatif de ce que je peux entendre en consultation lorsque j'échange avec des mères prises dans leur culpabilité.
Et que l'on souffre de post-partum ou pas, le sentiment d'être en échec, prise à défaut, en incapacité, cela peut-être un sentiment partagé par toute mère à un moment de sa vie.
Que faire lorsque ce discours interne se répète, se télescope et devient le vôtre au quotidien ?
Vous pouvez consulter la page Dépression de mon site, qui présente les ressentis fréquents lors de la dépression. Cet article
propose des astuces pour affronter la dépression au quotidien.
Et n’hésitez pas à partager des moments avec vos proches ou à demander de l’aide à un professionnel ;
Je reste disponible via la page Contact de mon site pour toute question,
et si vous avez besoin de parler de ce que vous traversez en ce moment.
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Si vous connaissez une jeune maman qui ne va pas bien et qui pourrait apprécier d’avoir des points de repères pour comprendre ce qu’elle vit, n'hésitez pas à lui faire lire cet article.